L’ARRA dénonce les choix de l’ARCOM en Occitanie : encore un coup porté aux radios associatives.
L’Assemblée Régionale des Radios Associatives (ARRA) exprime sa profonde désapprobation face aux choix effectués par l’ARCOM lors de la récente sélection des fréquences FM en Occitanie, dans le ressort de l’ARCOM Toulouse.
Ces décisions marquent un recul significatif de l’intérêt que porte l’autorité de régulation pour les radios associatives, pourtant essentielles au dynamisme des territoires, à la cohésion sociale de ces derniers, aux actions d’éducation aux médias dans une société de plus en plus fracturée. La sélection effectuée par l’ARCOM est incompréhensible !
Un exemple flagrant du manque de considération de l’autorité de régulation envers notre secteur est l’attribution d’une fréquence à Toulouse, auparavant occupée par une radio associative, à un réseau national. Cette décision illustre une tendance inquiétante : privilégier des réseaux commerciaux déjà largement pourvus sur des métropoles ou des zones à fort intérêt économiques, notamment grâce aux appels en DAB+, au détriment de structures associatives qui restent, elles, fragilisées.
Il est donc légitime de se demander, ici, quel objectif sert cette autorité ? Est-elle au service de la régulation, avec le souci de préserver la pluralité des points de vue et des propositions radiophoniques ? Ou au contraire au service des marchands (et des marchés) désireux d’uniformiser les propositions de contenus tant éditoriaux que musicaux ?
Une économie associative ignorée
L’ARCOM persiste à ignorer l’économie globale des radios associatives, tant sur le plan de l’emploi que celui du développement local. Ces choix affaiblissent davantage notre secteur en :
- Ne tenant pas compte des demandes spécifiques émises par les radios associatives,
- Entravant leur continuité de service pourtant essentielle à leur pérennité,
- Négligeant l’impératif de couvrir un territoire cohérent, fragilisant ainsi leur équilibre financier.
Alors que des radios associatives ont fait un effort particulier pour optimiser l’utilisation des ressources en FM en proposant des solutions techniques concrètes, ces initiatives ont été écartées. Certaines fréquences identifiées par des acteurs associatifs ont même été allouées à d’autres catégories, accentuant la fracture. Par ailleurs, d’autres fréquences, dégagées lors de la préparation de cet appel aux candidatures, ont également été préemptées par Radio France sans effort de recherches de nouvelles ressources hertziennes sur ces zones. Effort qui aurait permis de limiter cet impact. Cela est regrettable.
Un signal clair : affaiblir les radios associatives.
Cette politique n’est pas une surprise. Les premières alertes avaient été lancées lors des sélections en DAB+ en Occitanie, où l’ARCOM avait déjà manifesté une grande préférence pour les réseaux et les radios commerciales au détriment des radios associatives. Les choix récents confirment cette orientation : affaiblir les radios associatives et, avec elles, leur rôle fondamental dans le tissu social et culturel local. Une politique que nous ne pouvons plus tolérer.
L’ARRA dénonce fermement ces choix, sans complexe, assumés et actés. Nous appelons l’ARCOM à revoir ses priorités dans le sens d’une régulation plus grande dans la pluralité, l’équité et à garantir des conditions d’attribution qui respectent la place que jouent les radios associatives, acteurs incontournables de la communication sociale de proximité et seuls supports pour les associations locales quelles qu’elles soient assurant ainsi la cohésion et le maillage territorial.